La République du Congo est bien placée pour contribuer à la demande régionale de pétrole, grâce à sa raffinerie Congolaise de Raffinage (CORAF) et à sa situation géographique stratégique. Une table ronde sur l'aval lors du Congo Energy & Investment Forum 2025 a souligné que la modernisation de la CORAF et les futurs investissements en aval peuvent répondre à la demande croissante de carburant, car la population de l'Afrique centrale devrait croître rapidement.  

"La population du Congo devrait augmenter de cinq millions de personnes d'ici à 2050. Géographiquement, le pays a la chance d'être situé à côté de la RDC. Il s'agit donc d'un marché gigantesque. Je suis impatient d'atteindre les 500 000 barils par jour (bpj) [au Congo], mais la plupart des gens ne voient pas le pétrole brut : ils utilisent du kérosène, du diesel et des produits dérivés. Nous devons parler d'investissements dans les infrastructures", a déclaré Anibor Kragha, secrétaire exécutif de l'Association des raffineurs et distributeurs africains. 

Les ambitions de la République du Congo d'augmenter sa production de pétrole et de gaz à 500 000 bpj et trois millions de tonnes par an (mtpa), respectivement, coïncident avec une volonté de renforcer la sécurité énergétique du pays et de la région au sens large. Actuellement, la raffinerie CORAF du pays a une capacité de traitement d'un mtpa, convertissant le pétrole brut en produits finis tels que le gaz butane, l'essence, le kérosène et le diesel léger. 

"Le CORAF a été conçu pour fonctionner avec un million de tonnes de pétrole brut. Aujourd'hui, il continue à satisfaire les besoins du marché local, en répondant à 65% à 70% de la demande, le reste étant importé pour aider le pays. La CORAF est en train de se moderniser afin d'augmenter sa capacité de production", a déclaré Richard Ngola, directeur général : Aval, Ministère des Hydrocarbures, République du Congo. 

Cette modernisation a débuté en 2015, lorsque le besoin d'améliorer les unités d'exploitation s'est fait sentir. Selon Patrice Yao, administrateur adjoint du CORAF, "nous avons élaboré un plan de développement pour permettre l'installation de nouvelles unités et moderniser le système de pilotage. Lorsque les unités sont anciennes, il y a des problèmes de maintenance, de technologie et de ressources humaines. Les nouvelles unités ont permis d'augmenter la capacité de traitement". 

Toutefois, M. Yao estime que cela n'est pas suffisant et que le pays doit augmenter la quantité de produits destinés au marché national tout en investissant dans de nouveaux projets en aval. Pour augmenter la capacité en aval, le gouvernement a lancé la construction d'une deuxième installation : l'Atlantic Petrochemical Refinery (raffinerie pétrochimique de l'Atlantique). Cette installation - développée en partenariat avec Beijing Fortune Dingheng Investment - aura une capacité de 2,3 mtpa dans la première phase, se concentrant sur l'essence et le diesel de haute qualité. La raffinerie, dont le démarrage est prévu pour la fin de l'année 2025, donnera un coup de fouet au secteur en aval du pays, qui en a bien besoin. 

Toutefois, M. Kragha a fait remarquer que les investissements en aval doivent aller au-delà du raffinage. "Il faut envisager non seulement l'expansion de la raffinerie, mais aussi l'infrastructure de soutien pour pouvoir atteindre les objectifs fixés", a-t-il déclaré. 

Le premier Congo Energy & Investment Forum, qui se tiendra du 24 au 26 mars 2025 à Brazzaville, sous le haut patronage du Président Denis Sassou Nguesso et avec le soutien du Ministère des Hydrocarbures et de la Société Nationale des Pétroles du Congo, réunira des investisseurs internationaux et des acteurs locaux pour explorer les opportunités nationales et régionales en matière d'énergie et d'infrastructures.