La République du Congo donne la priorité au développement du contenu local dans son secteur des hydrocarbures grâce à une combinaison de politiques gouvernementales et d'initiatives du secteur privé. L'approche du pays vise à maximiser les bénéfices nationaux de ses vastes ressources énergétiques, en mettant l'accent sur la création d'emplois, le transfert de technologie et le développement de l'expertise locale.

Cadre réglementaire pour le contenu local

Conformément à ses objectifs économiques, le gouvernement a mis en place des politiques visant à garantir que le secteur énergétique congolais profite aux entreprises et aux travailleurs locaux. Le ministre des Hydrocarbures Bruno Jean-Richard Itoua a récemment lancé une campagne d'enregistrement des entreprises de sous-traitance et de services dans l'industrie pétrolière et gazière. Cette initiative vise à renforcer la transparence et à améliorer l'intégration des entreprises locales dans l'industrie.

La stratégie du gouvernement est inscrite dans le code des hydrocarbures, qui impose de donner la priorité aux ressortissants congolais dans la main-d'œuvre. La loi encourage les partenariats entre les compagnies pétrolières étrangères et les entreprises locales, en mettant l'accent sur le renforcement des capacités et le partage des connaissances. Ce cadre réglementaire est complété par l'élaboration d'une loi complète sur le contenu local, ciblant de multiples secteurs, notamment les hydrocarbures, les mines et l'économie numérique. L'objectif est de diversifier l'économie et de favoriser la croissance des petites et moyennes entreprises.

Initiatives du secteur privé

Alors que le gouvernement fixe le cadre, les entreprises du secteur privé prennent des mesures proactives pour promouvoir le contenu local. La supermajor de l'énergie TotalEnergies emploie environ 600 employés locaux au Congo, contre seulement 40 expatriés, ce qui témoigne de son engagement en faveur de l'intégration sur le lieu de travail. L'entreprise investit également dans des programmes de formation et de développement afin de doter les employés congolais des compétences nécessaires pour occuper des postes de haut niveau. En juin 2024, TotalEnergies s'est engagé à verser 600 millions de dollars pour accroître la production du champ offshore de Moho Nord, en mettant l'accent sur l'implication des sous-traitants locaux et les programmes de formation.

De même, la multinationale italienne de l'énergie Eni investit dans le développement de la main-d'œuvre locale. Dans le cadre de ses efforts pour préparer le lancement de la production de GNL l'année dernière, l'entreprise a formé 40 employés congolais aux technologies de liquéfaction. Cette initiative a permis au Congo de disposer de la main-d'œuvre qualifiée dont il a besoin pour gérer les installations de GNL et de réduire sa dépendance à l'égard des spécialistes étrangers.

Afin d'encourager le développement du contenu local, le premier Congo Energy & Investment Forum 2025 se tiendra à Brazzaville du 24 au 26 mars, sous le patronage du président Denis Sassou Nguesso et avec le soutien du ministère des Hydrocarbures et de la Société Nationale des Pétroles du Congo. L'événement réunira des responsables gouvernementaux, des entreprises du secteur privé et des investisseurs internationaux pour discuter des progrès réalisés dans l'intégration des entreprises locales dans le secteur de l'énergie. Il constituera également une plateforme permettant aux entreprises congolaises d'explorer de nouvelles opportunités et de forger des partenariats avec des acteurs mondiaux.